Voici l’acte II de l’épisode 2 du thème « financer sa startup ». Nous parlerons ici du crowdfunding, littéralement traduit comme « financement par la foule », autrement dit « financement participatif » qui permet de financer son projet sans passer par le financement bancaire ou la levée de fonds traditionnelle[1]. Des investisseurs (des particuliers ou des institutions) et des porteurs de projets (entrepreneurs personnes physiques ou sociétés personnes morales) se mettent en relation au moyen d’une plateforme internet en vue de récolter des fonds pour permettre de financer un projet.
Le crowdfunding un outil pour les startups mais pas que – Nous avions rapidement rappelé dans le cadre de l’article suivant : Comment créer sa Startup ? – Sarah Braza Avocat (sarahbraza-avocat.fr), qu’une startup est à la recherche de son modèle économique, de fait la majorité des banques lors de l’évaluation du projet, conclura qu’elle ne pourra raisonnablement maitriser les risques sous prétexte d’une rentabilité aléatoire, et lui refusera un prêt en début de projet.
Je constate toutefois que certaines filiales de gros groupes bancaires commencent à intégrer l’offre de prêts au profit des startups. Mon propos peut vous sembler contradictoire mais j’ai le sentiment qu’il ne faut se fermer à aucune alternative de financement quand bien même votre stratégie de financement est pensée, donc n’hésitez pas à solliciter des financements auprès de ces banques.
Enfin même s’il demeure un outil de financement fréquemment utilisé par les startups en raison de la frilosité des banques à financer les projets des sociétés innovantes, le financement participatif n’est pas exclusivement conçu pour les startups. Toute société quel que soit sa forme ou tout entrepreneur (sous réserve du crowdfunding en investissement) peut recourir à ce type de financement. Le financement participatif peut prendre plusieurs formes, voyons quelles sont-elles ?
1- Les différentes formes de financement participatif
Le crowdfunding en investissement – Le crowdfunding d’investissement[2] est une forme de financement participatif qui consiste à faire entrer des investisseurs dans le capital de la société et qui s’apparente davantage aux opérations de levées de fonds que j’aborderai dans l’acte III de l’épisode 2.
Le crowdfunding en don – [Sans contrepartie] : dans le cadre d’un don, une personne offre une somme d’argent au porteur de projet sans aucune contrepartie. Cette forme est assez rare. Elle s’adresse davantage aux associations. [Avec récompense] : lorsqu’il y a une contrepartie, l’investisseur offre une somme d’argent en échange d’un cadeau[3] une fois le projet réalisé.
Le crowdfunding en prêt ou crowdlending – Des prêteurs financeront votre projet à hauteur de leurs moyens via une plateforme. Les sommes prêtées seront remboursées dans des délais impartis, avec ou sans intérêts. Le crowdfunding en prêt est un emprunt de haut de bilan, inscrit comptablement comme tel, assimilé à des fonds propres[4].
2- Les avantages du financement participatif
Les avantages du crowdfunding par rapport au financement bancaire – Pouvoir se passer des banques et bénéficier d’un financement participatif permet de se dispenser de nantir ses titres, de nantir son fonds de commerce, ou de se porter caution personnelle comme demandé dans la majorité des prêts bancaires.
Les avantages du crowdfunding par rapport aux levées de fonds – Pas de risque de dilution[5] dans votre société, vous gardez tout pouvoir de décision. En outre une campagne de crowdfunding permet de gagner un temps non négligeable par rapport à une levée de fonds. Par conséquent si votre besoin de liquidité pour développer votre projet est pressant, privilégiez dans un premier temps une campagne de financement participatif.
Les autres avantages du crowdfunding – [Marketing] : la campagne de crowdfunding vous permettra de tester votre produit et juger de la sensibilité du public face à votre projet, elle vous apportera également de la visibilité. [Financier] : elle peut être un moyen d’accéder dans un second temps à un financement bancaire conséquent car les banques noteront que votre projet a conquis les internautes.
3- Les inconvénients du Financement participatif
Le coût – [Taux d’intérêt] : Naturellement les taux d’intérêts sont plus élevés que ceux pratiqués par les banques. L’argument du coût est à mon sens à tempérer par la faiblesse des montants prêtés et la durée des prêts. La plateforme prélèvera une commission. Je tempère également ce point car une banque se rémunère, outre les garanties qu’elle prendra (cautions, nantissements…).
Risque de voir son image dégradée en cas d’échec de campagne – Ne pas réussir une campagne de crowdfunding peut altérer l’image du projet et décrédibiliser votre projet. Cela étant les avantages offerts par le financement participatif sont nettement supérieurs à ce risque et il y a sans aucun doute des projets qui n’ont pas réussi leur campagne de crowdfunding sans pour autant avoir été pénalisés.
En cas de besoin le cabinet se tient à votre disposition, vous pouvez me contacter par courriel à l’adresse contact@sarahbraza-avocat.fr ou au moyen de la fiche de contact via le site internet Contact – Sarah Braza Avocat (sarahbraza-avocat.fr).
[1] J’entends par « traditionnelle » la levée de fonds permettant à des investisseurs d’entrer au capital de la société.
[2] crowdinvesting et le crowdequity.
[3] Bien sûr il faut globalement ou individuellement évaluer la valeur du cadeau, le but étant de financer, partant la valeur du cadeau doit être inférieure à la somme investie.
[4] Article L.313-14 du Code monétaire et financier.
[5] Dans le cadre du crowdfunding en don et du crowdfunding en prêt.